Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

À l'intention de personne au monde...

10 septembre 2015

L'exode du futur

 

J’aime le soleil
D’un éclat de rire
Posé sur les gens
Qui deviendront libres
Tel l'oiseau de mer
Dans l’air d’océan.
J’ai l'espoir du monde
Ayant le courage
Et la volonté
De quitter la Terre
Aux prises des flammes
De son univers.

 

Publicité
Publicité
24 août 2015

Le réveil -8-

J’ouvre les yeux.
Je passe les mains sur le lit autour de moi. Je ne reconnais pas les draps. Je sens un tissu velouté. Il n’y a plus la place à côté. Ce lit double que ma sœur m’avait acheté pour ma chambre quand j’ai déménagé, qui m’a libérée de vingt ans de mouvements cloisonnés, envolé !
Ma couette aussi a disparu. Et pourtant j’ai moins froid qu’hier en me couchant. Au fait, quelle heure est-il ? J’ai pour habitude, quand je me réveille la nuit, de regarder l’heure sur le décodeur Canalsat, sous la télé à gauche de la fenêtre. Je tourne la tête, plus le meuble de télé. Mais c’est quoi, ça ? Je dois rêver. Oui, c’est ça, je rêve !
Pourtant, je sens bien que j’ai les yeux ouverts. Je ne dors donc pas. Bon, je tends la main vers ma table de nuit sur ma droite. Il faudrait que je fasse la lumière sur ce mystère. Eh bien non, je ne la ferai pas. Il n’y a ni table, ni lampe.
Qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai été kidnappée durant mon sommeil ? Par qui, pourquoi ? Je n’ai rien qui puisse intéresser un bandit. Pas d’argent, mis à part la petite monnaie dans mon sac. Mon compte en banque ne mérite pas une telle disparition, d’autant qu’il n’y a personne de riche chez moi. Je vis seule...
Il fait nuit dans cette pièce. Pas de rais de lumière sortant de la fenêtre. Y a-t-il bien encore une fenêtre ? La fenêtre !
Ça me revient. La lumière qui clignote, c’était vrai ?!

1 août 2015

Contact -7- (corrigé encore avec nouveau titre)

Il est trois heures du matin.
Je me réveille souvent à cette heure-là. On m’a dit un jour que c’est l’instant où la cortisone baisse dans les poumons. Comme je suis asthmatique, cela me concerne.
Je ressasse ma journée, le parc, la gamine et ses marguerites, l’émission scientifique et les univers parallèles, mes notes du cahier. Et soudain… 
Une pâle lueur bleutée entre par la fenêtre en face du lit. La lumière grossit et devient blanche. Elle glisse sur le plafond, puis descend doucement vers moi. Elle m’entoure comme des rideaux de baldaquin.
Je ne comprends pas. C’est un rêve. Et pourtant, j’ai vraiment l’impression d’être réveillée. J’ai pour habitude de garder près de moi mon mobile. Il est posé sur mon fauteuil roulant à droite du lit. Je passe la main à travers cette brume lumineuse, je ne sens aucun contact sur ma peau. Je prends le téléphone et regarde l’heure. 3h14. Je le repose en repassant ma main dans la lumière, toujours aucune sensation. Et pourtant c’est réel, j’en suis convaincue. Mais qu’est-ce que c’est ?! Je panique. Je suis aux prises d’un phénomène inconnu. Je n’ose même pas me lever, ou téléphoner à quelqu’un. Je passerais pour folle. Je le suis peut-être…
Enfin surgit un sifflement perçant de cette enceinte de lumière. Elle se met à clignoter, de toutes parts, en allers retours de plus en plus agités.
Elle m’hypnotise. Je m’évanouis brusquement.

31 juillet 2015

Les poignées de sable

J’ai souvent l’impression que la majeure partie de ma vie défile comme des poignées de sable qu’on laisse couler dans le creux d’une main repliée. Chaque grain est une chance que je ne retiens pas, ou ne peux pas, ou qu’on ne m’autorise pas.
Ma nature est celle d’une sauvageonne dans un corps plutôt inactif et un intellect de dyslexique, chose qui, de mon temps à l’école, était peu reconnue et admise.
D’ambidextre, sans doute gauchère, je suis passée droitière sous l’autorité de ma mère, quand j’avais six ans. Cela m’a valu la disparition d’un joli talent pour le dessin, découvert à la maternelle dans un hôpital. J’utilisais les deux mains simultanément. Génial, non ?! De toute manière, chez moi, c’était ma sœur l’artiste. Il ne fallait pas lui faire de l’ombre… Je devais me trouver un autre don que celui dans lequel Ariane excellait.
Je me console en me disant que si un écrivain comme John Irving est dyslexique, pourquoi ne pas écrire des bouquins aussi à ma dimension. Au Diable, les complexes et les considérations des autres, hein ! Le drôle dans tout ça, c’est qu’aujourd’hui je deviens experte en fautes d’orthographe, et les autres, à force de lire et écrire, et grâce à ma formation au métier de correcteur dont je ne me sers que pour moi-même. Finalement, il suffit de se concentrer et beaucoup aimer sa langue, avoir des dictionnaires près de soi et surtout se fier à la logique qu’on tend à mépriser de nos jours. Et aussi, mes amis, avoir l’art de s’engueuler quand il le faut, et aussi accepter d’avoir bon quand c’est réécrit des dizaines de fois.
Mes études ont pâti de ce handicap supplémentaire que personne ne remarque, à l’exception de mes défauts d’élocution qui en découlent. J’en ai souffert beaucoup, en ai nourri ma honte, et cela dure toujours. Mais ça va quand même mieux maintenant.
Je me suis comprise toute seule, en voyant combien j’apprends mieux par moi-même. C’est un peu comme si je traduisais à mon monde intérieur ce que je reçois de l’extérieur. Et il ne m’en faut pas trop. J’ai une tête dure, autant que l’estomac avec la nourriture, à digérer la culture. Je n’aime pas ne pas comprendre, et qu’on ne me laisse pas le temps d’analyser et d’assimiler ce qu’on me dicte de faire et de penser. Je déteste obéir sans sentir, et tout plein de choses comme ça. Et, j’ose le dire, je ne trouve pas ça si mal.
Je me suis mise tard à l’écriture. J’avais dans les quarante ans. En toute modestie, mais oui ! je vous dirai que je peux m’en remercier aujourd’hui. C’est un régal de pouvoir faire quelque chose d’assez équilibré enfin, du moins quand c’est possible. 

24 juillet 2015

L’âme amoureuse

« Mais l’esprit de Janet était libre. Il aspirait à sortir de son isolement pour se mêler aux éléments de la nature, le vent, la mer, les cieux… côte à côte avec celui qu’elle attendait.» L’amour dans l’âme (The loving spirit), Daphné du Maurier.

 

Aimer, aimer… Encore aimer !
Donner de tes idées bien seules,
Âme qu’on ne peut estimer,
Plongeant tes yeux dans les éteules. 

Sans fin rêver de le chercher,
Le port de ta pensée en flammes
Où un marin peut t’arracher
De l’ennui du bateau sans rames. 

Aimer, aimer… Toujours aimer !
Dissoudre sa peine en toi-même,
Trouver les mots pour imprimer
L’entour de son pays suprême. 

Prends sa main. Allez vous pencher,
Avant que la mort ne survienne,
Sur l’océan. Allez toucher
La fleur de l’écume gardienne !

 

D'après mon poème en espagnol Amar (Aimer) mis en musique par Éric Breton.

Publicité
Publicité
17 juillet 2015

Les idées ne surgissent pas toujours aux moments opportuns -6- (corrigé avec changement de titre)

J’ai beau éteindre la lampe de chevet, les pensées m’agitent encore. Elles prennent de nombreuses tournures, brouillon d’e-mail ou conversation avec un être cher, début d’un récit, passage d’un texte en cours, souvenirs avec beaucoup d’émotions. Aux  personnes créatives, je crois que les idées ne surgissent pas toujours aux moments opportuns.
J’écoute bien la conscience toute sage qui dit que cela me reviendra demain, l’esprit clair après une bonne nuit de sommeil. Mais c’est plus fort que moi. Je rallume, attrape mon bloc-notes et mon roller sur la table de nuit, me rassois dans le lit, après avoir calé contre le mur, derrière moi, les oreillers, et écris en vrac mon flot de paroles.
Il va sans dire que ma conscience grogne, mais je m’en fiche. Je n’entends que mes mots. C’est le cas, ce soir, après ce doux après-midi passé dans le square qui m’a revigoré l’esprit.

6 juillet 2015

Dernier soir avant… –5– (corrigé)

Ils n’ont pas parlé de supernovas dans Les mystères de l’Univers, mais d’un Multivers qui engloberait des univers qui naîtraient comme des bulles de savon d’une sorte de matrice, c’est ce qu’ils disent. Il y aurait des copies du nôtre, des univers parallèles, avec la Voie Lactée, le Soleil, la Terre etc. Donc, si je comprends bien, quand je m’apprête à éteindre le téléviseur, des Beline ont fait le même geste il y a très, très, très longtemps… et d’autres le feront dans des tas d’années, quand je serai un tas de poussière oubliée. Waouh !!! Ils disent que ce n’est pas sûr que tout se reproduise à l’identique dans les mondes parallèles, alors il doit y avoir des Beline différentes de moi. Si elles sont mieux, je leur souhaite beaucoup de bonheur. Mais je m’en fiche. Ce qui compte c’est la vie que j’ai sur ma Terre à moi.
Sur ce, je me souhaite une bonne nuit !

6 juillet 2015

Qu’est-ce qu’il y a à la télé, ce soir ? –4– (corrigé)

J’ai dîné comme d’habitude d’un plat de pâtes au gruyère et d’un yaourt. J’allume l’ordinateur. Pas d’e-mails ni de notifications sur Facebook, personne n'est passé sur mon blog non plus. Ce n’est pas grave ni étonnant. Les temps modernes, que veux-tu Beline ! J’éteins l’ordi et mon portable aussi, pour ce qu’il sonne lui. C’est génial d’être aimé à ce point, non ? Bien qu’elle soit douloureuse, l’indifférence n’est pas mortelle. Sauf si elle vous pousse à bout, que vous en ayez marre et faites un geste fatal sur vous. Il n’en est pas question tant que je peux résister, tant que j’écris pour remplacer les gens.
Je n’ai pas envie d’écrire aujourd’hui. Je tire le rideau sur ma foule.
Après les infos de TF1 sur le grand téléviseur du séjour, je file au lit. J’ai une autre télé dans la chambre, celle de l’ancien studio. Elle est plus petite mais suffisante comme somnifère, à moins que le programme soit très, très bon…
Qu’est-ce qu’il y a, ce soir ? Pas mal Les mystères de l’Univers sur RMC Découverte. Je vais pouvoir me faire peur avec les supernovas, si je ne m’endors pas. Phil Plait a un talent fou pour nous raconter, avec son franc sourire sous ses lunettes, les pires dangers du cosmos. Je l’aime bien, lui. Il m’amuse, mais fait peur quand même. Brrr, les collisions entre étoiles à neutrons qui font exploser des parcelles de l’univers ! Si cela nous arrivait, on serait sûrs de crever en totale harmonie avec tout le système solaire dans le trou noir que cela laisserait. Ce n’est pas ce qu’il préfère, Phil Plait. C’est le plus angoissant des dangers qu’il puisse prédire. Je sens en lui un passionné comme je les aime, sûrement un poil artiste en plus. Ces scientifiques sont moins bégueules qu’un BHL convaincu sur tout. Avec l’univers, il faut une technologie aussi évolutive que lui pour affirmer, ou rejeter, les théories qui le révèlent.

6 juillet 2015

À travers la fenêtre –3– (nouvelles corrections dont le titre)

Il y en a qui ne s’y font pas à mon immeuble futuriste, bardé de plaques métalliques grises et aux avancées en forme de cubes rouges. Côté rue, il y a bien une barre d’HLM en face qui agace la plus teigneuse de mes voisins ; elle est raciste, et Dieu sait qu’il y a des étrangers dans ces immeubles ! Cependant, côté Coulée Verte, c’est calme comme à la campagne. Il y a des jardinets au rez-de-chaussée, et j’en ai un. C’est un deux-pièces adapté à mon handicap. Logement social, certes, mais tous les appartements ne le sont pas.
À ce qu’il paraît, la vie n’est pas des meilleures pour la rouspéteuse qui n’aime rien. Pour moi non plus. Mais je change depuis que je suis ici. Je me vautre dans un bien-être que je redécouvre, et qui me faisait défaut depuis Madrid. J’observe les merles, le matin, qui picorent dans mon jardin, les mulots passer sur ma terrasse (ça, je n’aime pas trop), les fleurs des bas-côtés de la Coulée Verte. J’écoute beaucoup de musique, de la variété ringarde, du classique, du Jazz, de la folklorique, de l’électro, des chanteuses comme Amy Winehouse… Je regarde la télé dont des documentaires sur Canalsat. Et je lis, écris, surfe sur Internet. Bref, je jouis de ma vie, bien que seule, le plus qu’il m’est possible. Je l’aime avec la quiétude de qui regarde un paysage à travers une fenêtre.

6 juillet 2015

« Hier, une fois de plus » –2– (corrigé)

Je suis bien restée deux heures dans le square.
La petite Leila et sa mère sont reparties. Un coup de vent a balayé les marguerites du bac.
Pérez Prado terminé, j’ai mis The Carpenters. Histoire d’aller, cette fois, dans ma jeunesse. Le Cubain, c’était l’enfance.
J’avais seize ans, quand j’ai entendu pour la première fois Yesterday once more.En la repassant aujourd’hui, je capte : « Quand j’étais enfant, j’écoutais la radio en attendant mes chansons préférées ». Chansons qui, aujourd’hui, nous font dire : c’est Hier, une fois de plus
Enfant, j’étais comme la petite de la chanson. Faisant l’école à la maison, j’avais très souvent l’oreille collée à mon transistor. J’écoutais, sur Europe N°1, Salut les Copains, tous ces tubes s’attacheraient définitivement à mon cœur.
Depuis quelques temps, ma pensée occupe d’importants pans de mes journées. C’est un peu comme si j’écrivais tout le temps dans la tête, et bien moins à l’ordinateur. Je réfléchis, fais des déductions, farfouille dans ma mémoire. L’écriture commence à s’installer vraiment, je crois. J’ai un notoire besoin d’ouvrir les vannes de ma vie intérieure. Je lis pour accrocher des tournures, des petites choses susceptibles d’améliorer mon art, la manière d’installer l’âme dans les mots, comme le fait remarquablement Jim Harrison. Parfois je me dis que c’est mieux la première personne, cela donne l’illusion que l’auteur est votre ami intime. Il vous parle à vous ! C’est une très sympathique attitude dont je prends note. C’est fou ce qu’on apprend en lisant ! D’autant que cette relation entre auteur et lecteur crée beaucoup d’émotion, la même que lorsque j’écris. J’ai très envie de dire merci à l’auteur de Dalva que je lis…
La claire et douce voix de Karen Carpenter prononce maintenant : It made me smile. Ça me faisait sourire, et me le fait encore. Tout fait sourire par un beau jour comme aujourd’hui !

6 juillet 2015

Le square –1–(corrigé)

Je lis devant le bac à sable, où la petite Marocaine joue avec des marguerites qu’elle cueille sur les talus et aligne sur le rebord en pierre.

Deux mois avant, en passant devant l’immeuble, je l’avais vue sur sa terrasse, ma petite voisine du second au-dessus de moi. Je l’ignorais tout comme son nom, mais je crois bien qu’elle avait six ans. Je lui dis : « Bonjour ! Comment t’appelles-tu ?

— Bérangère.

Étonnant pour une Maghrébine ! Tout d’un coup, sa mère apparut à la fenêtre ouverte d’à côté sur ma gauche.

— Ne l’écoutez pas, me dit-elle. Bérangère est sa meilleure amie. Elle veut qu’on l’appelle comme elle. Mais son prénom, c’est Leila.

— C’est joli, Leila ! Je m’adressais à la gamine.

— J’aime pas.

— Comme tu veux, mais moi ça me plaît. Lui as-tu demandé à Bérangère si ça lui faisait plaisir que tu te fasses appeler comme elle ?

— Non. » Elle boudait.
Leila rentra chez elle. Mais, par la suite, elle ne me tenait pas rigueur de l’appeler comme il se doit. Aujourd’hui non plus, quand je suis rentrée dans le square et lui ai dit : « Bonjour, Leila. ». Elle a levé la tête vers moi et m’a souri. Sa mère, de l’autre côté du bac, aussi. Elle tricotait sans quitter sa fille du coin de l’œil. Elle l’avait grondée au début quand elle arrachait les fleurs, mais elle n’a pas insisté. Leila chantonnait et était si joyeuse en étalant ces chrysanthèmes des prés…
Je suis tombée, moi aussi, sous le charme des marguerites. Je les aime comme on aime un chien ou un chat. C’est aussi fort que ça, et ne me demandez pas pourquoi ! Vivant seule, sans pouvoir confier mes pensées biscornues à qui que ce soit, il m’arrive de me raconter de drôles de choses au cours de mes balades sur la Coulée Verte derrière chez moi. J’y vais fréquemment à partir de mai. Je n’ai alors de cesse de tourner ma tête émerveillée d’enfant adulte, pour lorgner mes chères fleurs des champs sur les bords de l’allée, comme le public d’un match de tennis. Pour rire, je m’étais une fois dit qu’il serait bon d’interdire aux amoureux d’effeuiller des marguerites à l’aimé(e), en prenant en plus le risque ballot de terminer par « pas du tout ». Mais notre époque n’arrête pas d’interdire. Et comme j’ai horreur de ça, je laisse tomber.
J’ai les yeux plongés dans un Jim Harrison. J’aime beaucoup les auteurs américains. Ils sont à la fois confidents et chantres de leur société. Jim Harrison se confie dans ses romans et dépeint l'Amérique magnifiquement, mais sans faire de cadeau à personne, comme Stephen King.
J’écoute aussi Pérez Prado sur mon ipod. Je sais, cela fait ringard, mais à mon âge… En tout cas, c’est du ringard génial ! Il était gay, il paraît, Damaso Pérez Prado. C’est une Cubaine, quand je vivais à Madrid, qui me l’avait dit. Elle racontait qu’à La Havane, on donnait un sens particulier à son fameux « Aaaahhh Ouh !». Je ne dirai pas quoi, c’est trop idiot et vulgaire et passible, aujourd’hui, d’un procès en France. Puis je l’aime son cri. C’est sa patte musicale. Sans lui, quid du mambo ?... Il y a plein de musiciens que j’écoutais à la radio, jeune, mais voyais peu ou jamais à la télé. Grâce aux vidéos de Youtube, j’en ai découvert des quantités. Erroll Garner, Fats Domino (j’adore son visage exsudant le bonheur), la maigreur légendaire du Mexicain Agustín Lara, qu’on surnommait, dans son pays, El flaco de oro, soit Le maigre d’or, et le très sympathique Cubain que j’écoute là dans le square.
Quelle joie, bien qu’en solitaire, de sortir de chez soi avec un baladeur aimanté aux oreilles et un roman pour s’oublier et effacer le malaise du monde de courts instants, et dans un cadre où une innocence joue avec des marguerites aussi pures que son petit cœur ! Pourvu que jamais rien ne lui retire son bonheur…

6 juillet 2015

6 juillet 2015 : « Rêve ou réalité ? »

Je ne vais tout de même pas passer tout l’été sans écrire sous prétexte qu’il fait chaud ! Il suffit de s’installer près du ventilateur avec le portable en surveillant qu’il ne se décharge pas trop vite…
Écrire, comme lire, nécessite beaucoup d’éloignement de ce  grand trou de serrure qu’est Internet, d’après Stephen King. Du reste, j’ai profité de la canicule pour reprendre l’énorme pavé que je lisais de lui.
22/11/63 m’a, certes, fait voyager dans le temps (différemment que ne le fera Beline), mais je n’ai pas trop aimé certaines choses, dont un trop-plein de sentimentalisme dans l’histoire d’amour entre le personnage principal (la quarantaine en 2011) et une femme des années 60. Mais ce n’est pas cela qui m’a plus dérangée. Non, c’est la traduction. L’usage ambigu du ne pas. D’accord pour les dialogues sans le ne, mais la narration devrait l’employer, même en langage familier. Le narrateur, celui qui va empêcher l’assassinat de JFK le 22 novembre 63, est aussi professeur d’anglais pour adultes. Alors, pourquoi n’écrirait-il pas le récit de son long périple dans le temps dans les règles ? Il doit aimer sa langue et la respecter… Enfin, c’est un avis personnel.
J’ai passé tout le week-end caniculaire à le terminer et commencé un autre moins épais sur mon Kindle d’Amazon.
J’ai lu pas mal de romans de Daphné du Maurier. À douze, treize ans, j’ai adoré Rebecca et un peu moins Ma cousine Rachel, j’étais trop immature sans doute encore. Bien plus tard, ce fut L’auberge de la Jamaïque en passant par Le Général du Roi. Quelle jolie plume et toujours bien traduite, elle ! À présent, c’est un roman dont j’ignorais l’existence jusqu’à le trouver sur Amazon, L’amour dans l’âme. Je n’en suis qu’à la première partie de cette saga cornouaillaise. Mais je devine déjà où Daphné du Maurier veut en venir… Voyez ces passages : 

« Ils s’aimeraient l’un l’autre dans la maladie, comme dans la santé. (…) mais depuis le début jusqu’à la fin, ils ne sauraient rien l’un de l’autre. »
« Mais l’esprit de Janet était libre. Il aspirait à sortir de son isolement pour se mêler aux éléments de la nature, le vent, la mer, les cieux… côte à côte avec celui qu’elle attendait. » 

Janet vit une vie d’épouse et de mère selon les convenances d’une petite ville de Cornouailles, mais elle a la tête toujours dirigée vers la mer et la nature. C’est une sauvageonne à l’esprit libre qui ne demande qu’à trouver celui qui possède le même type d’âme qu’elle…
C’est un peu la requête de Beline, mon personnage. Elle voudra essayer de rééquilibrer les vies et rendre heureux les esprits libres d’autres elles-mêmes, comme de certains de ses proches. Le pourra-t-elle dans ce voyage qu’elle fera à travers des univers et mondes parallèles ? Au fait, est-ce que ce sera un rêve ou la réalité ?

28 juin 2015

Moins de messages...

Bonjour à qui vient me lire :)

Durant la période de canicule à venir, je n'écrirai vraisemblablement pas ni ne posterai de messages. Enfin, je verrai bien comment je me sentirai, étant asthmatique...

 

Bien à vous !

Beline / Marygrange

25 juin 2015

Le potier (poème en tanka)

La glaise qu’il prend
Est sèche. Il faut la mouiller
Pour la travailler.
Son regard, soudain, me touche.
L’émotion est troublante. 

Dans son tablier
Rayé gris, marron et beige,
Il masse la terre.
À quoi pense-t-il, l’artiste ?
Je veux savoir son mystère… 

Il s’en va au tour
Pour creuser son nouveau pot,
Puis revient très vite.
Posant l’œuvre, il me sourit.
Comme il me paraît heureux ! 

Il vient regarder
Si j’ai un peu progressé
Dans mon émaillage.
Il me caresse le bras,
J’ai le cœur qui bat très vite. 

Il repart couvrir
Son pot avec un torchon
Trempé, et le range.
Je termine mon travail.
Je le quitte bien troublée.

25 juin 2015

Le belvédère

Elle est comme l’on contemple
L’horizon d’un belvédère.
Sans la voir, la vie défile,
Sous ses yeux, à tire d’aile.
Ses impossibilités,
Depuis longtemps, ont fait d’elle
Une invisible existence
Qui s'écarte de la Terre.
Elle ne renonce pas,
Car la femme toujours aime.
Elle resonge au passé,
Debout sur son belvédère.
Puis écrit sa poésie,
Quelques romans ou nouvelles
Qui lui donnent à revivre
Le feu amour dans sa chair.

21 juin 2015

Le goût de nous

"Il se passera mille ans, et davantage…
J’ignore s’il y a place pour l’amour dans l’éternité,
Mais là-bas, tout comme ici, dans la bouche tu porteras
Un goût de moi.", Álvaro Carrillo (trad. personnelle)

 

Mon cher Octavio, 

Voici la première d’un nombre indéfini de lettres que tu ne recevras pas.
Libre de nous raconter, j'extrairai, de ma mémoire et mon cœur, cet étrange goût que je garde de nous. T’écrire me le fera revivre et apaisera mon âme jusqu’à ma mort.
Je voudrais te dire d’abord qu’à travers le voile de mes larmes je vois bien que tu m’aimais. À ta manière, certes, mais tu m’aimais ! Cependant, pour révéler limpidement nos sentiments l’un envers l’autre, aurait-il fallu vivre ensemble. Cela n’a pu être le cas, bien que nous l’ayions rêvé. Moi dans l’expectative, toi avec ta grande imagination. C’était bien avant ta sage décision.
Notre relation était au-delà de la frontière de nos confidences. Au-delà de la frontière de nos vies, de mon corps, de nos cultures opposées, de ma langue et de la crainte que tu t’inventais du racisme qu’auraient pu t’affecter mes parents. Cela m’aurait été égal. Si j’avais été valide, je serais partie avec toi où nous l’aurions voulu, et me serais fâchée avec les miens s’ils avaient affiché la moindre résistance à la vue de la couleur de ta peau. Il était si joli le contraste de la tienne sur la mienne ! J’aimais moins le Blanc en toi, vois-tu. Par contre j’adorais le Maya rieur qui se logeait dans la profondeur de tes yeux noirs, grands légèrement bridés et magnétiques, et qui sculptait la terre comme un Dieu. Tes yeux étaient l’intelligence même, Octavio, posés sur la jarre que tu émaillais, comme sur moi au temps où l’on se découvrait, au cours de nos rapports intimes et dans nos bouderies plus tard… C’était notre lien éternel. Presque !
Je sais, oui, je sais, et je tiens à le clamer aujourd’hui, que ton Indien voulait me garder toujours, tandis que ton Latino ne le pouvait pas.
Et je te dis, bien que tu ne l’entendes jamais, que la sauvage te porte en moi, au grand dam de mon être civilisé qui feint de t’oublier.
N’en disons pas davantage pour l’heure. Récupérons le fil de l’histoire, un autre jour, où elle a débuté.

 

Te quiere y recuerda mucho[1],

Beline

 



[1] Je t’aime et me souviens de toi beaucoup (formule intime assez fréquente, toujours dite à la troisième personne)

20 juin 2015

Un goût de moi ("Sabor a mí" del maestro mexicain Álvaro Carrillo)

"Un goût de moi" sera le titre d'une histoire parallèle à la nouvelle SF, et elle en fera partie. Elle sera composée de lettres fictives que Beline écrira à son premier amour.

Voici la vidéo de la chanson sous l'une de ses plus célèbres versions, celle du Trio Los Panchos et la chanteuse Eydie Gorme.

 

 

Ma fraîche traduction

 

 "Un goût de moi"

 

Cela fait longtemps que nous jouissons de cet amour.
Nos âmes se sont tellement rapprochées
Que je garde en moi ton goût, et que tu portes aussi
Un goût de moi.

Si, dans ton existence, tu niais ma présence,
Il suffirait de t’embrasser et de parler.
Je t’ai donné tant de vie qu’à force tu as maintenant
Un goût de moi.

Je ne prétends pas être ton maître.
Je ne suis rien. Je n’ai pas de vanité.
De toute ma vie, je donne le meilleur.
Car moi si pauvre, que puis-je faire d’autre ?

Il se passera mille ans, et davantage…
J’ignore s’il y a place pour l’amour dans l’éternité,
Mais là-bas, tout comme ici, dans la bouche tu porteras
Un goût de moi.

 

Les paroles originales http://www.albumcancionyletra.com/sabor-a-mi_de_alvaro-carrillo___59034.aspx

 

8 juin 2015

8 juin 2015 : questions de cœur

Pourquoi la logique nous effraie-t-elle, 
Au lieu de la chercher et l'exprimer ?
Pourquoi l’extérieur s’engouffre 
Sans cesse dans notre esprit ?
Pourquoi le mal plus que l'amour ?

3 juin 2015

Écrit le 30 mai 2015 : Intime mise au point

Dans la vie, il faut toujours interpréter un rôle en présence des gens. Avec les proches, les amis… et les connus sur Internet.
Beaucoup renvoient de toi une image inadéquate. Beaucoup expriment d’eux un esprit difficile à décoder. Beaucoup font souffrir et toi aussi. On ne peut pas suivre les modes de vie et les diktats de tout le monde. On ne peut pas adhérer à toutes les personnalités. Il faut comprendre et accepter le regard que l’on te porte, qu’il soit juste ou injuste. Tu voudrais que l’on te juge sur ce que tu es vraiment ? Faut-il encore que tu saches le révéler.
Écris jusqu’au jour où, peut-être, tout s’éclaire, où tu trouves le terrain d’entente commun à tous. L’important, vois-tu, dans ce monde souvent insupportable, c’est de braver les influences et les opinions. C’est d’être soi avec sa propre cohérence. Si tu formes ton langage et exprimes ta conscience envers et contre tout, on te fichera la paix et peut-être même qu’on t’aimera pour ce que tu es.

31 mai 2015

31 mai 2015

J’ai pris en route, une fois, un documentaire sur la téléportation, et réussi à attraper des mots d’un scientifique qui disait qu’une fois téléporté, un homme ne retournerait pas à son ancien corps. Ce serait donc mourir et ressusciter à chaque fois, impossible à admettre de nos jours. Mais ça, ce sera pour dans des siècles…

Idée pour mon histoire de SF. Ne pourrions-nous pas éviter de reproduire les cellules affectées d’un malade en le téléportant ? Son corps serait guéri à son arrivée. J’irais même plus loin, si on régénérerait les cellules par téléportation, cela transformerait les hommes du futur en immortels. Mais on pourrait aussi transmettre des épidémies pour décimer les peuples par ce moyen, et bien sûr engendrer des monstres comme La Mouche. J’ai dû voir le film il y a longtemps, mais en ai entendu parler à nouveau assez récemment. J’aimerais bien savoir si mon idée tient la route. Je ne peux que baigner dans les doutes. À moins que mes recherches et une rediffusion de mon documentaire (cette fois en entier) me rassurent sur cette possibilité, ou me fassent mourir de honte de mes inepties. Quoi qu'il en soit, je reviendrai en parler.

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
À l'intention de personne au monde...
  • Il s'agit d'articles sur un futur livre dont le titre sera celui du blog. Mon nom, bien qu'ayant appartenu à une femme du Moyen Âge, est fictif. En fait, je suis le personnage clé de l'ouvrage en construction.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité