Journal de Beline : e-mail à une voisine chiante...

Bonjour S.,

Je n’irai pas par quatre chemins.
Je ne supporte pas ton harcèlement téléphonique qui plus est un dimanche. C’est un jour de repos pour tout le monde. Je ne reçois jamais d’appels un jour férié sauf cas grave et familial, et n’en donne pas non plus.
Tu agis envers moi comme une enfant gâtée exigeant un résultat immédiat à la question qui la taraude. Tu appelles le fixe, laisses un message, recommences sans attendre et insistes en rappelant sur le mobile. Pour moi, comme pour bien des personnes, c’est du harcèlement à la limite de la manipulation d’esprit, au même titre que l’acharnement journalistique au sujet de grands événements comme Charlie Hebdo. Ça nous pompe, au point d'en oublier qui on est, et supprime nos élans, ça nous déprime !
Ce matin, je me suis levée tard, puisque c’est dimanche. J’étais à ma toilette quand tu as appelé. J’ai continué. Je ne vais pas m’empêcher de vivre comme je l’entends un dimanche.
Nous sommes voisines, certes, mais pas amies. C’est toi qui t’es imposée à moi, et en bonne partie par intérêt, parce que j’ai un ordinateur et une imprimante qui te sont fort utiles (tu n'en auras pas avant longtemps, hélas, fauchée comme tu es) et pour t’aiguillonner ou t’écouter parler des choses en relation avec notre bailleur et le voisinage, sans compter tout le reste avec moult détails au point de me soûler de paroles et de ne pas me laisser en placer une, ta conversation étant le parfait synonyme du monologue.
Maintenant, je dis stop ! Je ne répondrai plus à tes appels en boucle, ni écouterai les longs messages sur mes répondeurs qui leur font suite. Trouve-toi quelqu’un d’autre pour lire tes e-mails sur un ordinateur, les imprimer et/ou photocopier tes papiers. Quant aux doléances de voisinage etc., il y a d'autres boucs émissaires aussi. Et à m’aider pour les choses que je ne peux pas faire à cause de mon état physique – par acquit de conscience, histoire de compenser mes services – j'ai assez de gens autour de moi tout prêts à cela, sans oublier Internet et ses multiples renseignements, ventes à distance et tout le reste.
Néanmoins, j'aimerais que ta vie aille en s’améliorant, surtout si tu peux détendre tes nerfs. Tout a une solution avec patience et longueur de temps… Je te souhaite beaucoup de courage. 

Bien amicalement,

B.